Culture berbère et langue berbère, histoire d’un peuple libre
L’histoire des berbères d’Afrique du Nord est très vaste et très riche. C’est aussi une origine qui, à ce jour, reste toujours méconnue, ainsi, l’origine du peuple berbère reste encore et bel et bien incertaine. La culture du peuple berbère au Maroc et toutes ses influences méditerranéennes, africaines, orientales, européennes ou internationales, se distingue tout particulièrement dans le Royaume par :
– un lien indéfectible à la terre,
– d’un fort rapport au sacré,
– d’une grande convivialité et hospitalité chaleureuse,
– d’un grand sens de la communauté…
Le nom de “Berbère”, vient du mot grec “Barbaros” qui désignait une personne étrangère dans le sens où, celle-ci ne parlait pas la langue Grecque… Ce sont les romains qui ont donné le nom de berbère à ce peuple à part : le peuple berbère. Le peuple berbère préfère toutefois l’appellation de “Amazigh” qui signifie “Homme Libre”.
Les premiers ancêtres des berbères seraient venus de l’est de l’Egypte, mais comme stipulé plus haut, la véritable origine du peuple berbère n’a jamais été démontrée par les historiens…En réalité, le terme “Berbère” ferait référence à différents groupes ethniques hétérogènes qui ont de nombreuses pratiques similaires, en termes de culture, de politique et d’économie. Une chose est certaine, de nombreux textes anciens de l’antiquité, des textes grecs, des textes phéniciens et des textes romains attestent bien de l’existence du peuple berbère.
Le peuple Berbère et les grandes dynasties berbères marocaines
Encore aucune preuve irréfutable pour l’affirmer mais jusqu’à présent, il est vrai que les berbères sont considérés comme les premiers occupants de l’Afrique du Nord.
Avec l’arrivée des phéniciens sur le site de Carthage, passant par le royaume de Numidie qui deviendra ensuite une province de Rome, le peuple berbère décrit, bien plus tard, par les Arabes, démontre un peuple à part, très fier et ayant résisté très longtemps aux différents pouvoirs Romains et Arabes.
C’est entre 740 et 1050 que les arabes furent repoussés des territoires marocains et algériens et ce, après l’époque dite de la grande révolte des berbères contre les arabes.
Concernant l’arabisation du peuple berbère, on l’explique ce cette façon :
- En premier lieu, au 7e siècle avec l’invasion arabe,
- Ensuite, au XIe siècle avec l’arrivée des Bédouins,
- Au XIIe siècle, ce sont les dynasties marocaines qui vont contribuer à l’arabisation du Maghreb et pour preuve, des capitales de langues arabe verront le jour à Marrakech, Fès et Tlemcen.
- Enfin, entre le XVe et le XVIIe siècle avec, depuis l’andalousie, l’arrivée des réfugiés…
Les grandes dynasties berbères marocaines qui débutent au XIe siècle sont :
- Entre 1055 et 1147, les Almoravides,
- Entre 1147 et 1269, les Almohades,
- Entre 1248 et 1465, les Mérinides,
Pour la religion, soit, avant l’Islam, on sait que les tribus du peuple berbère, les différentes ethnies et les différentes régions avaient des croyances païennes dotées de mysticisme et étaient polythéistes.
Depuis les années 700 après -J.C, les berbères et, pour échapper aux invasions arabes essentiellement, se sont réfugiés en hauteur, dans les villages ou les montagnes du Rif ou de l’Atlas. Pour de nombreux historiens qu’ils soient berbères ou arabes, et bien que cette version soit encore incertaine comme nous l’avons signalé en introduction, pour eux, les berbères auraient une ascendance cananéenne. Le peuple berbère serait bien venu depuis l’Afrique du nord après la victoire de David sur Goliath. Si on se fie à l’hypothèse avancée par Moïse de Corène et Procope, les habitants du Canaan seraient arrivés en Afrique du nord après la conquête du Canaan par Josué, cette version est confirmée par l’hypothèse talmudique et plus ancienne qui stipule que le peuple cananéen aurait émigré en Berbérie après la conquête du Canaan par les Hébreux… Pour les berbères des branches Ketamas et Sanhadjas, des historiens du IXe siècle prétendaient que ces peuples avaient une origine yéménite, mais là encore, il ne s’agit que d’hypothèses.
Culture berbère : Les différentes tribus, ethnies ou régions berbères
Le peuple berbère, les hommes libres en “Amazigh” le sont ! Ils ont toujours revendiqué et revendique encore leur identité et leur culture indépendante, il n’est donc pas possible d’unifier les peuples berbères d’Afrique du Nord. Les Touaregs sont aussi des berbères, ce sont des nomades et ils sillonnent le désert. Au nord de l’Algérie, les Kabyles, ou encore les Zenagas ou Maures de Mauritanie sont des exemples de peuplades berbères qui poursuivent et revendiquent tous leur propre identité, convictions, perceptions…
Au Maroc, les berbères représentent environ 65 % de la population et pourtant la reconnaissance de la langue berbère comme langue officielle de la constitution date de 2011. C’est ainsi que toute la culture berbère est gagne en reconnaissance au Maroc, et le drapeau berbère, composé de trois bandes horizontales qui représentent la mer avec le bleu, le vert pour la montagne et le jaune pour le désert, avec le rouge du sang Amazigh, un homme libre circule sur les trois bandes colorées, est donc désormais visible dans le royaume, tout comme la langue dénommée le Tifinagh fait aussi et de nouveau son apparition sur les panneaux d’indications notamment.
Cet homme libre est omniprésent dans la culture berbère. Sur le drapeau, et pour le signe berbère en général, il se schématise ainsi de trois branches pour symboliser la terre, la langue et l’homme. A l’origine ce symbole est la lettre Z qui se prononce Yaz. C’est lors du premier congrès Amazigh à Paris qui s’est déroulé en 1998 que ce drapeau berbère a été adopté.
La langue berbère au Maroc
L’alphabet berbère est le Tifinagh, c’est un alphabet universel qui date du VIe siècle avant J.-C. Grâce au roi du Maroc, sa majesté le roi Mohammed VI, depuis 2011, la langue amazigh est de nouveau enseignée dans les écoles.
Par ailleurs, la nouvelle constitution du Maroc de cette même année 2011, reconnaît ainsi le berbère comme la deuxième langue du Royaume.
L’alphabet berbère est le Tifinagh, c’est un alphabet universel qui date du VIe siècle avant J.-C. Grâce au roi du Maroc, sa majesté le roi Mohammed VI, depuis 2011, la langue amazigh est de nouveau enseignée dans les écoles.
Par ailleurs, la nouvelle constitution du Maroc de cette même année 2011, reconnaît ainsi le berbère comme la deuxième langue du Royaume.
Au niveau des dialectes berbères, au Maroc on en compte principalement trois :
- le Tarifite qui est surtout utilisé au Nord, de Tanger à Nador en escaladant la chaîne du Rif.
- le Tachilhite qui est parlé dans le Sud-Ouest d’Essaouira à Sidi Ifni, dans l’Atlas Occidental, par le col de n’Tichka, c’est la langue des berbères chleuhs
- le Tamazight est le dialecte le plus répandu, on le connaît dans tout le maroc et jusqu’au désert.
Le tachelhit, par le nombre est la langue berbère la plus importante au Maroc, ensuite et au-delà, c’est surtout l’ère du tamazight du Maroc central qui reste le dialecte le plus courant. Ces dialectes bien que différents comportent quand même des similitudes. Au Maroc, il n’est pas rare que les personnes connaissent le berbère, la Darija qui est un langage propre au Maroc, l’arabe classique, et bien souvent, les marocains parlent des langues étrangères en plus, le français, l’anglais, l’espagnol…
La langue Berbère « Tamazight » est intégrée dans une trentaine de langues et à une centaine de dialectes. Les berbères possèdent depuis au moins 2500 ans leur propre système d’écriture que l’on appelle libyque-berbère, soit Tifinagh. Bien sûr, il s’agit de dire aussi que de nombreuses femmes amazighes ne savent, ni lire, ni écrire l’arabe marocain et elle ne maîtrisent pas plus l’alphabet amazigh. Cependant, depuis toujours, elles ont développé différents moyens de communications dont les fameux signes très symboliques berbères que l’on retrouve sur de nombreux ouvrages issus de l’artisanat ; c’est le cas pour le tissage, pour la poterie, pour les décorations murales intérieures ou extérieures, sur les tatouages, sur les bijoux, sur leurs vêtements traditionnels et aussi à travers les chants et la musique berbère…
A l‘époque, elles avaient donc cette sorte de langage codé, des signes qui racontaient principalement leur intimité et c’était notamment le cas pour les jeunes filles qui quittaient leur village d’origine après leur mariage et s’exprimaient ensuite à travers les tissages qu’elles envoyaient à leur mère qui pouvait ainsi déchiffrer le message. Concernant les différentes tribus, la région de la vallée du Drâa compte les Drawa berbères, le rif marocain nord-oriental compte les Dadès, au Maroc, ceux qu’on appelle les kabyles, un terme qui autrefois désignait tous les berbères, situe aujourd’hui au Maroc, les habitants des montagnes Al – Quabail. Dans le Haut-Atlas occidental on compte les Sousis. On les dénomme donc, les rifains, les Chleuhs, les kabyles ou encore les touaregs.
Le Maroc compte environ 40 % de berbérophones.
Pour les tribus marocaines, en général, on distingue deux catégories qui se divisent de la manière suivante :
– Les tribus qui sont d’origine berbère
– Les tribus qui sont d’origine arabe
Les tribus d’origine berbère sont les tribus Batre à savoir les Drissas, les Adrassas, les Louatas, les Nfzaouas et les Nfousas ; puis les tribus Branes avec les Azdajas, les Aourabas, les Ourdughas, les ketamas, les Masmoudas, les Sanhajas et les Aguissas. Les tribus d’origine arabe comptent les Athbedjs, les Jashames, les Riyahs et les Zughbas. Les tribus bédouines comme les bani Hilal au Xe siècle sont passées d’Arabie en Egypte.
Dans le sud-est marocain on trouve les tribus des Aït Hadiddou, des Aït Morghad, des Aït Izdeg, des Aït Atta, des Aït Khabache, dans le Moyen-Atlas, on situe les tribus Aït Seghrouchen, Aït Waraïn, Marmoucha, Aït Alaham, Aït Youb et Aït Morghi, mais aussi les Zaïanes ou Zayanes, en berbère “Aẓayyi” au singulier et “Iẓayyan” au pluriel, ils sont les Aït Oumalou du Maroc (il convient de précisier car il y a aussi une tribu du même nom en Algérie). Les Chleuhs “Ichelḥiyen” en berbère, sont situés dans les régions du Haut Atlas, Anti-Atlas et la vallée du Souss, jusqu’à Guelmim aux portes du Sahara. Installée dans la région de Sidi Kacem il y a la tribu berbère Banu Hilal, dans le Gharb et au sud-est de Fès. Les Chérarda quant à eux, descendent de sous-clans arabes du Sahara, du Tafilalet ou du Drâa.
Les tribus berbères au Maroc sont si nombreuses qu’il est difficile de pouvoir toutes les citer…
La culture berbère rayonne dans le pays
Pour ce qui concerne la culture et les traditions berbères elles sont toujours restées très présentes au Maroc, on s’en rend compte lors des événements très spéciaux que sont les mariages, les naissances les circoncisions, les fêtes religieuses, mais également dans la vie de tous les jours. Les villes du sud comptent des femmes qui portent encore les vêtements traditionnels, le maquillage des femmes et le henné ou safran sont aussi des traditions qui persistent.
Les chants traditionnels et tout l’artisanat marocain nous montre la diversité qui existe pour cette culture berbère et ses traditions. L’artisanat Berbère tient une place importante dans la vie courante des berbères, ainsi la poterie, le tissage de la laine, le travail du métal et de l’argent offre de magnifiques bijoux berbères, de sublimes tapis de laine comme les Beni Ouarain entre autres, et encore bien d’autres objets qui font valoir des savoirs-faire ancestraux et qui permettent aussi de faire vivre de nombreuses familles. Le commerce équitable nous tient particulièrement à coeur dans un pays où la richesse du coeur dépasse largement la richesse des portes-monnaies, mais là-bas, au Maroc, on le sait, c’est toujours : “Inch’Allah” !
La culture berbère mérite beaucoup d’intérêt, même si des mystères persistent, c’est une culture qui fait valoir des savoirs-faire ancestraux, et, au Maroc, la simplicité la chaleur humaine, la convivialité, sont autant de qualités qui démarquent énormément cette population que vous aurez grand plaisir à rencontrer… Avec des berbères, c’est toujours un échange réciproque, cela reste des moments qui sont remplis d’émotions, des instants qui restent à jamais gravés !
Bienvenue en terre berbère au Maroc, au pays des hommes et des femmes libres dont vous apprendrez beaucoup !